1- Plérin-sur-Mer : évolution démographique (1854-2005) : (Patrick Pichouron)
Plérin-sur-Mer en 1854, pop. 3 008 habitants (source : Jollivet).
Plérin-sur-Mer en 1931, pop. 5 238 habitants (source : AD 22).
Plérin-sur-Mer en 1936, pop. 5 288 habitants (source : AD 22).
Plérin-sur-Mer en 1946, pop. 6 370 habitants (source : Insee).
Plérin-sur-Mer en 1968, pop. 8 780 habitants (source : Insee).
Plérin-sur-Mer en 1975, pop. 9 757 habitants (source : Insee).
Plérin-sur-Mer en 1982, pop. 10 559 habitants (source : Insee).
Plérin-sur-Mer en 1990, pop. 12 108 habitants (source : Insee).
Plérin-sur-Mer en 1999, pop. 12 512 habitants (source : Insee).
Plérin-sur-Mer en 2005, pop. 13 300 habitants (source : Insee).
2- Plérin-sur-Mer : principaux repères : (Patrick Pichouron)
Plérin-sur-Mer, Piérin en gallo, est une commune littorale du département des Côtes-d'Armor située à proximité de Saint-Brieuc. Bordé par la Manche à l'est et au nord [doc. 1-5 ; fig. 1-3], ce territoire, d'une superficie de 2 773 hectares, est limitrophe des communes de Pordic au nord-ouest, de Tréméloir à l'ouest, de Trémuson au sud-ouest et de Saint-Brieuc au sud.
Les vestiges de l'Age du fer, à l'instar de l'éperon barré de la pointe du Roselier [fig. 1] et du souterrain de la Ville-Comard, comme les témoins de la période gallo-romaine, tels le gisement de plomb argentifère à proximité de la Boissière, les établissements de Couvran, de la Porte-Bréhaut, des Nonnais près du Peignard, de la Ville-Gervaux ou les substructions d'un important bâtiment thermal à plusieurs salles du Port-Horel, permettent d'attester l'ancienneté de la présence humaine sur cette partie du littoral costarmoricain.
Paroisse du diocèse de Saint-Brieuc, attestée comme telle en 1254 dans un acte de l'abbaye de Beauport, Plérin est une paroisse bretonne primitive dont le territoire initial englobait ceux de Binic, de Pordic et de Tréméloir. Son nom, qui apparaît pour la première fois en 1225 sous sa forme actuelle, est en effet formé avec le vieux-breton ploe, "paroisse", auquel est associé le nom de saint Rin dérivé, selon Bernard Tanguy, de l'anthroponyme Rinan ou Rinnan. La croix monolithe, située à l'entrée du bourg, constitue à ce titre un précieux témoignage de l'évangélisation de ce territoire au début du haut Moyen Age [fig. 4].
Après avoir élu sa première municipalité au début de l'année 1790, la commune a du céder, à sa voisine Trémuson, la partie du village du Plessis par arrêté du 30 messidor an XII (19 juillet 1804). A deux reprises, en 1931 pour la première et en 1949 pour la seconde, la commune de Plérin a vu se créer sur son territoire les paroisses de Saint-Laurent-de-la-Mer et de Notre-Dame-du-Légué.
3- Plérin-sur-Mer : le patrimoine architectural : (Patrick Pichouron)
La présente enquête a été réalisée au cours des mois de novembre et décembre 2008, de janvier et février 2009 dans le cadre de l'opération d'inventaire préliminaire à l'étude du patrimoine des communes littorales du département des Côtes-d'Armor. Initiée en février 2002, cette opération associe le département des Côtes-d'Armor (service des affaires culturelles et des monuments historiques) et la Région Bretagne (service de l'Inventaire du patrimoine culturel).
Cette enquête a permis de procéder à un repérage de près de 600 oeuvres, parmi lesquelles 519 relèvent de l'architecture domestique et agricole (châteaux, manoirs, fermes, logis, immeubles à logements), 22 de l'architecture religieuse, commémorative et funéraire (église, chapelles, croix, monuments commémoratifs, etc), 21 de l'architecture des puits et des fontaines, 11 de l'architecture du génie civil (ponts routier, pont de chemin de fer, voies ferrées, etc), 8 de l'architecture des équipements publics (mairie, écoles, bureaux de postes, etc) et 7 de l'architecture commerciale (magasins de commerce, hôtels de voygeurs, etc). En outre, 13 oeuvres repérées au cours de l'année 2005 par Jérôme Cucarull, dans le cadre de l'opération d'inventaire thématique du patrimoine industriel de l'arrondissement de Saint-Brieuc, ont été intégrées à cette enquête (abattoir, savonnerie, usine liée au travail du bois, usine de maroquinerie, carrière, fonderie, corderie, moulins à farine, minoteries et filature).
Au sein d'un corpus daté entre le haut Moyen Age et le 20ème siècle et principalement constitué d'éléments issus de la 2ème moitié du 19ème siècle et de la 1ère moitié du 20ème siècle, 46 oeuvres ont fait l'objet d'une proposition de sélection en fonction de critères d'ancienneté, de qualités architecturales, d'unicité ou de représentativité. Ces oeuvres, parmi lesquels figure la croix monolithe du haut Moyen Age [fig. 3], seul élément protégé au titre de la législation sur les monuments historiques, relèvent essentiellement du corpus de l'architecture domestique et agricole.
Le patrimoine maritime de Plérin-sur-Mer (Guy Prigent)
Le patrimoine maritime de la commune de Plérin-sur-Mer est d'abord caractérisé par l'architecture littorale du port du Légué. Les immeubles et les habitations du front de port sont datés entre le 16ème siècle et le 19ème siècle. Parmi les oeuvres portuaires repérées, nous avons sélectionné les anciennes cales du quai Gabriel Péri (ancien quai de l'Aiguillon), un banc public, oeuvre spécifique du mobilier portuaire, daté du milieu du 18ème siècle et le phare de la Pointe-à-l'Aigle (1850). Certaines maisons individuelles (maison de Charité, 1582), les anciennes maisons d'armateur, parfois transformées aujourd'hui en immeubles à logements (Lorgeril), et les oeuvres relevant de l'architecture commerciale (entrepôts, maison du potier Huck, antiquités), sont à signaler.
Le front de mer de l'anse aux Moines et le front de mer Sous-la-Tour représentent deux ensembles architecturaux continus, avec des éléments représentatifs à la fois de la vie industrieuse et maritime du Légué et de l'architecture balnéaire, de villégiature du 19ème au 20ème siècle (chemin littoral, terrasses, promenades, tour d'observation, cabines de bains, maisons de caractère). Malgré les évolutions, le site du Légué a conservé les éléments constitutifs de son identité maritime : front de port et front de mer de la vallée fluviale, entre l'ancien Pont-de-Pierre et la digue aux Moines.
La fonderie Nivet, inventoriée par Jérôme Cucarull, en 2005, toujours en fonctionnement, fait partie du patrimoine industriel et artisanal maritime de Plérin. Elle relève de la transmission entre plusieurs générations d'un savoir-faire artisanal.
L'architecture militaire est représentée par deux oeuvres : le four à boulets (1794) et l'ancien corps de garde de la Pointe du Roselier.
Le patrimoine mobilier de la commune a fait l'objet de six notices, qui relèvent en particulier des activités maritimes de pêche en mer et de pêche à pied.
Le bateau 'Le Grand Léjon' représente par sa reconstruction à l'identique d'un lougre de pêche du Légué et ses navigations culturelles, le symbole identitaire de la baie de Saint-Brieuc et du port du Légué. L'outil artisanal de pêche à pied, appelé 'coqué', rappelle les usages de l'estran de la population littorale locale, entre Plérin et Cesson-St-Brieuc. Cette ancienne faux coupée témoigne de la conversion d'un outil agricole à un usage maritime de pêche et de cueillette et de la double activité littorale. Les témoignages enregistrés sur la vie portuaire du Légué complètent cet inventaire du patrimoine ethnographique de la commune de Plérin.