Un site d’éperon barré
Le Châtelier vient du latin "castellum" indiquant une fortification de l'époque gallo-romaine. Repéré en 1977 lors d'une prospection aérienne, l'éperon barré du Châtelier est un promontoire de près de 6 hectares qui domine une courbe de la Rance par des falaises abruptes actuellement boisées. Côté terre, il est coupé par un profond fossé rectiligne de 300 mètres de longueur, de 15 mètres de largeur, et de 8 mètres de profondeur. Ce système de défense ou de refuge a pu être édifié par les Coriosolites, avant la conquête de la Gaule par les Romains. Un gué le reliait à Taden ainsi qu'une voie gallo-romaine.
Le service d'un bac
Légèrement à l'écart du village, plus proche des rives de la Rance, se situe en contrebas la maison du passeur, Guillaume Nivet en 1817 (registre des matrices du cadastre). Le plan de 1844 mentionne à cet emplacement deux bateaux, simples barques sans mât qui permettaient le transit entre les rives de la Rance. Un quai d'embarquement a été construit dans la deuxième moitié du 19e siècle en amont du village. C'est au havre du Châtelier que l'on embarquait les bûches et fagots vers Saint-Malo. Aujourd'hui de part et d'autre de ce quai sont abandonnées plusieurs cabanes de pêche au carrelet construites vers les années 1970.
Le hameau
Regroupé à l'est de la pointe du Châtelier, le hameau a conservé son organisation traditionnelle composée de plusieurs rangées d'habitations orientées au sud-est. Chaque logis possède un jardin, le plus souvent disposé à l'arrière et clos de murs. Le village a peu évolué depuis les plans du cadastre ancien. Celui de 1817 rend compte d'un espace commun central, dans lequel un bâtiment apparaît en 1844. Ce dernier (détruit) fut construit par Julien Lecointe, au-devant d'une terre en friche, qui donnera son nom à la rue des Fresches, aménagée après. La plupart des anciens logis sont modifiés au 19e siècle mais conservent des traces de leur ancienneté. Le logis rue des Fresches, reconstruit en 1842, réemploi en façade arrière les plus belles pierres sculptées portant date (1736), inscription, F(ait) P(ar) M. Julien Pommeret et décor (croix entourée de deux commanditaires).