Le château de Rosanbo
"En breton, la "roche sur le Bô", du nom de la rivière qui coule en contrebas du site très escarpé du château. La famille du Coskaër construit ici un premier manoir aux environs de 1500, encore identifiable pas sa vis antérieure.
Sa métamorphose en château, entreprise au cours du 17e siècle, illustre l´ascension sociale et l´enrichissement d´un lignage qui s'allie à l´héritière d´une importante famille féodale, les Tournemine, puis confirme sa position par des charges au parlement de Bretagne et s'introduit à la Cour.
Le pavillon d'angle avec son échauguette, l'aile nord ainsi que le grand pavillon qui domine la vallée correspondent à un premier projet de château, de même que l'énorme colombier de 1697 (restauré en 1738).
Les Le Pelletier, grand commis de Louis XIV hérite de Rosanbo à la fin du 17e siècle ; ils obtiennent l'érection de la terre en marquisat et reprennent vers 1735 les travaux confiés à l´architecte parisien Louis Joubert d'Orgemont. De cette campagne datent une galerie, un escalier à balustre de bois, une salle à manger et un salon d´angle, revêtus de simple lambris au naturel, ainsi que l'étonnant chartrier voûté bâti près de l´angle sud-est de la cour, abritant un des plus importants fonds d´archives privés d´Europe.
Cette architecture, empreinte d'une rustique simplicité, intègre néanmoins des apports modernes, comme des cheminées d'angle ainsi qu'un système de récupération des eaux pluviales qui alimentent entre autres un rafraîchissoir adjoint au buffet de la salle à manger.
Une importante restauration entreprise en 1895 par l´architecte Alain Lafargue, dans le respect des trois étapes antérieures, recompose la façade sud vers le parterre, dans laquelle un pastiche 18e siècle réussi abrite la nouvelle bibliothèque. Achille Duchêne redessine le parc en 1910".
(Jean-Jacques Rioult, 2002)